Rome Républicaine
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Le Rostre d’Acqualadroni
Ce rostro est le second découvert en Sicile après celui de Trapani en 2004. Il avait été repéré en septembre 2008 par une femme pendant qu’lle se baignait à Messine vers Acqualadroni.
L’analyse doit beaucoup aux travaux de Philippe Tisseyre.
Le rostre se trouvait à très basse pprofondeur et on n’entrevoyait que la partie supérieure. Il est entier et d’excellent facture. Il est décoré sur les 2 côtés de 2 glaives. Il s’agit raisemblablement de l’une des épaves de la flotte de Sxetus Pompée battue par Agrippa en 36 av. J.-C., confirmant ainsi les sources historiques et les découvertes faites dans le passé dans les environs.
Les recherches systématiques menées en 1995-97 sur ce site pillé ont été reprises depuis 2005, peu de temps après la création de la Soprintendenza del Mare, jusqu’à la localisation d’un autre site : Acqualadroni B, avec la découverte de traces de plomb fondu, une grande ancre romaine en fer et une planche de bordé identique à celles trouvées sur l’épave A (rapports Dr. G. Donato)
Les recherches étaient toujours en cours quand est arrivée la découverte fortuite du rostre à 120m de ce site. Quelques mois plus tard, les restes d’un autre navire échoué en 215 av. J.-C. ont été localisés, Acqualadroni D. La date est précise grâce à une frappe monétaire (justement avec des monnaies rostrales, daté de 215-214 av. J.-C. ; données aimablement mises à notre disposition par le professeur E . Calatabiano, département d’Archéologie de l’Université de Catane).
L’épaisseur moyenne du bronze, quasiment 2 cm, et le poids total de 250 kg environ, en font une arme qui ne peut pas être considérée comme une simple décoration de proue.
D’autres petits objets de plomb ont été localisés à 15 m au nord du rostre. Ont également été récupérés un fragment de plomb de couverture d’un navire, un lingot de plomb rectangulaire anépigraphe (39 kg) et une pointe d’arbalète en plomb.
A la différence des rostres des îles Egades, ce n’est pas la partie fixée au stolos qui supporte le poids du rostre, mais il paraît plutôt équilibré pour être le prolongement de la quille avec des renforcements sur les flancs.
Les épées, unique élément de datation perceptible sur le rostre de Messine, appartiennent a la typologie des armes encore en usage aux IVe-IIIe s. av. J.-C., tant en occident qu’en orient de la Méditerranée.
Après l’analyse au C14 (Université de Florence-INFN), le bois a été daté entre 360 et 190 av. J.-C.
L’analyse du métal et l’étude des isotopes du plomb ont mis en évidence de grandes différences avec le rostre d’Athlit. Ce plomb pourrait provenir d’ateliers chypriotes, même si certaines caractéristiques sont proches de plombs espagnols, tandis que la fabrication elle-même est bien plus solide avec une teneur en plomb élevée.
Bibliographie :



