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L’horloge solaire de Sparte

réf. : fr-1554-2018 | 12 juillet 2016 | par Francis Leveque
sculpture | IIe siècle ap. J.-C.
Sparte, Péloponnèse ( Grèce )
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La symbolique du navire de guerre associé à la mesure du temps n’a pas d’explication dans les sources contemporaines. Elle reste à découvrir.

D’après l’analyse de L. Basch, l’horloge solaire en marbre a été réalisée au IIe s. ap. J.-C. mais la proue de navire serait une copie d’un modèle hellénistique. Elle a été offerte au musée par un particulier qui a assuré qu’elle venait de Sparte, donc hors contexte.

Dimensions :
- Longueur : 50 cm
- Largeur : 41 cm

L’horloge

Je ne commenterai pas ici le fonctionnement de l’horloge. Elle se compose de 4 cavités aux angles des différentes faces qui comportait chacune un emplacement pour y fixer un style. L. Basch expliquait que cette répartition a été pratiquée sur d’autres horloges.

Les faces de la pierre

La décoration latérale de l’horloge comporte 2 tritons qui « portent » la console. La face supérieure est plane avec une rainure de 135 mm au centre ; Elle devait donc être couverte par une autre pièce.

De la face principale émerge une proue de galère tandis qu’une poupe réapparaît de l’autre côté. Le bloc paraît donc être traversé par une galère dont les proportions semblent avoir été respectées.

La galère sculptée

La poupe est très dégradée cependant les formes, qui vont en rétrécissant, sont très reconnaissables, de même que la quille et les préceintes (L. Basch).

La proue montre davantage de détails même si l’éperon et le stolos sont brisés. « On relève une préceinte basse (fig. 2, A), qui se prolonge par l’éperon. Quant à la préceinte haute (B), qui se termine par un court proembolon (C), elle est absorbée par la caisse de rames (D), dont elle constitue la base », explique L. Basch, qui fait remarquer que cette disposition se « retrouve, en particulier, sur le socle de la Victoire de Samothrace ».

L. Basch repère un étai oblique (E) entre la préceinte haute, en retrait du proembolon, et le sommet de l’étrave. Pour lui, cet étai est peu fréquent sur les monuments romains. De même la face basse de la caisse de rames est oblique alors qu’elle est le plus souvent horizontale sur les bateaux romains. Quant à la face supérieure de la caisse de rames, elle est inclinée, là aussi comme sur le socle de la Victoire de Samothrace, alors qu’elle est plane sur les navires romains pour permettre aux soldats de s’y positionner.

Ces différences relèvent d’un usage tactique différent de la caisse de rames. Les grecs privilégiaient le combat à l’éperon et préféraient éviter le combat au cors à corps ; la surface inclinée de la caisse de rame empêchait donc les soldats ennemis d’y prendre pied. Au contraire, les romains en ont fait des plate-formes latérales permettant de privilégier le combat et l’abordage. L. Basch signale que le terme parodos ne peut donc s’appliquer qu’aux caisses de rames romaines.

Conclusion

Le navire figuré sur cette horloge est donc inspiré d’un type de navires antérieurs au IIe s. ap. J.-C., sans doute copié sur une autre source, plus probablement un navire grec plutôt que romain.

                    

Bibliographie :

  • L. Basch, Trois modèles de navire en marbre au Musée de Sparte , in L Antiquité classique, vol. 38-2 , 1969, p.434-439, pl. IV
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