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Jusqu’à il y a quelques années, l’opinion largement répandue sur la navigation maritime des égyptiens était qu’ils n’avaient pas voyagé en mer sur de longues distances à cause de leur faible technologie en ce domaine.
Peu de preuves scientifiques n’avaient encore apporté d’éclairage sur les capacités techniques des égyptiens en matière navale tant en Méditerranée qu’en Mer Rouge.
Les découvertes archéologiques
Des restes d’anciens navires ont été trouvés à Tarkhan, Abydos, et sur le plateau de Giza (la barque solaire de Khoufou/Kheops). La présence de navires au Nouvel Empire ne nous est connue que par les reliefs sur les murs des temples, comme à Deir el-Bahari ou à Medinet-Habou. Mais on ne sait que très peu de choses sur leur assemblage.
Les récentes découvertes archéologiques commencent à modifier cet opinion.
La découverte, faite en 2004-2006 par l’équipe de Rodolfo Fattovich, de bois de construction, de gréement et planches de cèdre datant du Moyen Empire, à Mersa Gawasis, à 23 km au sud de Port Safaga permet un nouvel éclairage.
Construire des navires en Egypte
Pour la construction de navires en Egypte se posait le problème de l’approvisionnement en bois. Les pharaons ont fait apporter des bois de cèdre depuis le Liban vers le Nil. Les navires étaient tout d’abord préfabriqués à Coptos, puis désassemblés « en kit » pour pouvoir être transportés à dos d’âne en dix jours à travers le désert, par le Ouadi Hammamat (route très fréquentée), jusqu’à Qusseir sur la côte de la Mer Rouge. Ils étaient alors ré-assemblés.
Traverser la mer vers le Sinai
Le Pays de Pount
D’après des textes découverts il y a plus d’un siècle, nous savons depuis longtemps que les anciens Egyptiens ont organisé des expéditions navales vers le Pount, afin d’en rapporter de l’or, de l’ébène, de l’ivoire, des peaux de léopard et de l’encens, denrées nécessaires aux rituels religieux.
L’expédition d’Hatchepsout
Lorsque la reine Hatchepsout fut intronisée, elle commanda une expédition vers Pount, dont on peut encore aujourd’hui voir la représentation sur les murs de son temple funéraire à Deir el-Bahari. La scène montre une flotte de dix navires. Cinq entrent au port et cinq sont en cours de chargement.
Reconstitution d’un navire d’Hatchepsout
Une équipe d’archéologues français, italiens, américains et égyptiens, et d’experts en navigation, ont construit un navire, baptisé « Min du désert » sur le modèle fourni par les reliefs du temple de Deir el-Bahari, en utilisant les moyens techniques des anciens Egyptiens. La construction a duré huit mois. Le navire fait 20 mètres de long, 4,90 m de large et 1,70 de haut. Le gréement peut être actionné par quinze personnes et il est possible de naviguer à une vitesse de 5,5 nœuds. En utilisant 14 rameurs, on peut atteindre 2,5 nœuds. Le gouvernail, un peu lourd, est cependant efficace.