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Bateau de l’Indus sur un sceau

réf. : fr.1418.2016 | 2 mai 2016 | par Francis Leveque
sceau | 2e moitié du IIIe millénaire av. J.-C.
Mohenjo-daro, Sind ( Pakistan )
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Représentation d’un bateau local naviguant sur l’Indus ou d’un bateau étranger fréquentant la région ?

J’ajoute ce sceau en stéatite provenant de Mohenjo-daro, à 300 km au nord de Karachi, dans le Sind (Pakistan), la basse vallée de l’Indus. Il a été réalisé avec un poinçon triangulaire mais par un auteur qui n’est pas habitué à la fabrication de sceau. Sa réalisation est datée du IIIe millénaire. L’intérêt de ce sceau porte sur le réalisme du bateau qui n’est pas traité de manière symbolique ou stéréotypée.

Le sceau est brisé. Seules les deux plus grandes parties ont pu être associées. Elle présentent la plus grandes part du sujet.

Le profil global du bateau est proche des figures reproduites sur les sceaux mésopotamiens. On lui reconnait aussi une certaine proximité avec l’un des deux types de bateaux représentés sur le couteau de Gebel el Arak en Egypte.

Le bateau est en forme de croissant et la poupe et la proue s’élèvent très, haut au dessus de la cabine. Les nombreux traits perpendiculaires à la coque représentent sans doute les ligatures de bottes de roseaux comme on le pratiquait en Égypte et en Mésopotamie. S’agit-il donc d’un bateau essentiellement de rivière ?

A l’arrière on distingue bien les deux gouvernails et peut-être les jambes du timonier (à moins que ce ne soit son siège). La forme de l’extrémité des gouvernails est très intrigante. Ils sont courbés comme pour offrir des poignées au timonier.

Une cabine imposante occupe le centre du bateau.

Pour certains l’absence de mat invite à imaginer qu’il s’agit d’un bateau de rivière. Mais peu de bateaux de la même époque sont dotés d’un mat et d’une voile, tant en Egypte qu’en Mésopotamie.

En général, les spécialistes s’accordent à voir en ce bateau la représentation des bateaux types du Golfe Persique, et plus particulièrement d’Oman. En effet les marins de cette région fréquentaient les côtes indiennes, sumériennes et érythréennes. Leurs bateaux devaient être reconnaissables facilement.

           

Bibliographie :

  • E.J.H. Mackay, Further Excavations at Mohenjo-daro, 1938, Munshiram Manoharlal Publishers , 1998, p.340-341
  • S. Cleuziou, M. Tosi, In the shadow of the ancestors, , Muscat , 2007, p.193, fig. 202
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