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Le « bouclier » de Doura Europos

réf. : FR.462.2009 | 11 novembre 2009 | par Francis Leveque
peinture - objets divers | Début du IIIe siècle ap. J.-C.
Doura Europos, Mésopotamie ( Syrie )
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Le morceau de cuir peint, long de 45 cm, haut de 18 cm, a été découvert dans une des tours de Doura Europos en 1922. Dans la même tour des boucliers de bois ont été découverts. Ils appartenaient à la cohorte des Palmyréniens qui tenait garnison là à la fin du IIe siècle et au début du IIIe. Au vue de son décor le morceau de cuir a été attribué à l’ornement d’un bouclier.

L’interprétation de ce document, tout comme son support, est largement contredit par les dernières études de P. Arnaud. Il a en effet pu bénéficier de la restauration de ce qui se révèlera être finalement une carte de la Mer Noire pour la navigation marchande. On pensait auparavant que ce soi-disant bouclier d’apparat représentait l’itinéraire emprunté par un auxiliaire romain pour passer de Mésie en Arménie via le Pont-Euxin.

La lecture des sites en a été facilité par la restauration et l’hypothèse d’un itinéraire militaire ne semble plus aujourd’hui plausible. Les noms des ports évoquent la rive septentrionale du Pont-Euxin avec des noms bien connus comme Kallatis, Tomis, les bouches du Danube, puis, plus loin, Chersonèse et sans doute Panticapée.

Les navires représentés sont schématisés. Mais on distingue bien 2 types différents : un navire rond de type commercial et un navire en corbeille.

Le navire rond dispose d’un mat auquel est suspendu une vergue à l’horizontal par le moyen de balancines reliées au sommet du mat. Les traits verticaux sous la vergue sont certainement la représentation maladroite des haubans. Il n’y a pas de voile mais 3 marins qui dépasse sur le pont. La proue est relevée assez haut, courbée et sans taillemer mais avec une sorte de plate forme s’avançant au devant de la proue. La pour est relevée quasiment à la vertical et très épaisse, comme si cette largeur pouvait représenter quelque chose d’essentiel comme une cabine. Deux gouvernails dépassent.

Le navire en corbeille est propulsé par des rame. Il n’a pas du tout l’allure d’un navire de guerre. Les 6 silhouettes qui dépassent d’un bordé sans autre structure apparente donnent l’impression d’un déplacement d’un nombre important d’individus. Il est plus courant de repérer ces navire-corbeille en milieu fluvial.

     

Bibliographie :

  • R. Rebuffat, Le bouclier de Doura, in Syria , vol. LXIII , 1986, p.85-105
  • P. Arnaud, Observations sur l’original du fragment de carte du pseudo-bouclier de Doura-Europos, in Revue des Etudes Ancienne, vol. 90, Paris , 1988, p.151-161
  • P. Arnaud, Une deuxième relecture du ’bouclier’ de Doura-Europos , in Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-LettreS, Paris , 1989, p.373-387
  • N. G. DA COSTA, Présence et activités militaires romaines au nord et au nord-est de la mer Noire (Ier-VIe s. de notre ère), Université Bordeaux III , 2000, p."conclusio
  • M. Reddé; J.-C. Golvin, Voyages sur la Méditerranée romaine, Actes Sud - Errance, Paris , 2005, p.130-131
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