Rome Républicaine
:|:
Document
Casa di via Graziosa à Rome (2)

peinture | Milieu du Ier siècle av. J.-C.
Rome, Rome ( Italie )
Le style « impressionniste » de cette peinture surprend. Le paysage et ses composantes laissent au spectateur une part d’imaginaire pour aborder cette réalisation très dynamique. L’attaque subie par Ulysse de la part des Lestrygons en est d’autant plus vivantes.
La maison de la via Graziosa se trouve sur l’Esquilin à Rome. L’habitation de la via Graziosa, de l’époque républicaine, est connue pour être décorée d’une série de fresques présentant des paysages de l’Odyssée. Elles sont aujourd’hui conservées
au musée du Vatican.
Les panneaux montrant des épisodes de l’Odyssée étaient situés dans la partie haute des murs de la salle principale. Ils illustrent les « voyages d’Ulysse sur fond de paysages », dont parle Vitruve (VII, 5.2).
La représentation d’une hauteur de 150 cm est particulièrement minutieuse. Le nom de chaque personnage écrit en grec à proximité dans un philologisme qui laisse supposer la présence de modèles bien précis, peut-être fournis par les illustrations du poème réalisées à la bibliothèque d’Alexandrie.
La datation des fresques oscille entre le premier hellénisme et les périodes suivantes. L’hypothèse la plus crédible serait une date vers le milieu du Ier siècle av. J.-C. , car à cette époque on trouve une certaine inclination à l’homérisme inspiré par des modèles grecs du IIe siècle av. J.-C. (maison du cryptoportique, maison d’Ottavio Quartione, portique du temple d’Apollon, Tabulae Iliacae).
L’un des panneaux (présenté ici) figure l’Assaut des Lestrygons (peuple mythique, « robustes, moins hommes que géants » (Homère, L’Odyssée, X, 120) contre Ulysse et ses compagnons. Ulysse et quelques survivants parviennent à fuir dans un vaisseau. Cet épisode précède l’arrivée d’Ulysse chez Circé, sur l’île d’Ééa.
Les personnages disséminés dans un vaste paysage donnent une impression de vue aérienne et où la côte n’est que rochers et falaises.
Les assaillants ont fait couler 4 ou 5 navires dont les proues ou les poupes dépassent encore des flots. La pagaille s’est emparé de 6 navires restant, tous dirigés de gauche à droite (sauf peut être le dernier à l’arrière plan).
La dizaine de navires représentés offrent la même apparence : poupe courbe relevée très haut se terminant en pointe effilée, proue avec un éperon plutôt qu’avec un taillemer. Aux mats, la voile de quelques navires est déchirée et vole au vent. Sur d’autres elle est repliée sur la vergue au sommet du mat. Le navire du fond, à gauche, est doté d’un mat et d’une vergue inclinée qui y est suspendue grâce à des balancines. Mais la plupart des vaisseaux sont manœuvrés à la rame.
Sur le navire le plus près de la côte on voit bien les rames, la caisse de rames, et un gouvernail. Sur les bordés on distingue quelques boucliers et des personnages brandissant leurs lances. Mais la poupe du navire est assez originale : elle ne comporte pas le grand effilement comme les autres. A sa place on distingue plutôt une figure féminine et casquée faisant face à ses assaillants. L’artiste a-t-il ici figuré Athéna protectrice d’Ulysse et de son navire pendant sa fuite ?
La poupe de deux navires présente un bel aphlaston, courbe, fin, haut.
Ces navires ont le même profile que ceux d’un autre panneau de la même pièce.
Bibliographie :


