Egypte pharaonique
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Analyse
Batiment aux 120 gravures de bateaux sur les parois

graffiti | Milieu du XIXe siècle av. J.-C.
Abydos, Egypte (Moyenne Egypte) ( Egypte )
En dégageant à nouveau des bâtiments les archéologues peuvent se retrouver avec des surprises qui n’intéressaient sans doute personne un siècle plus tôt.
Au tout début du XXe siècle, le Fond d’Exploration égyptien avait mené des recherches à Abydos. En 1904, des fouilles avaient dégagé les voûtes supérieures d’un bâtiment près de la tombe de Sésostris III, pharaon du Moyen-Empire. Mais ils n’étaient pas allées plus avant faute de temps. Une équipe de l’université de Pennsylvanie menée par Josef Wegner a repris les fouilles de ce bâtiment entre 2014 et 2016. Il mesure 21 mètres sur 4 et il contenait près de 120 gravures de bateaux sur les parois, datées de 1850 av. J.-C. environ.
Les images les plus grandes mesurent près d’un mètre et demi de longueur et montrent de grands navires représentés dans leurs détails, avec les mats, les voiles et gréements, les cabines, les gouvernails, les rames et parfois même les rameurs.
D’autres représentations sont beaucoup plus simples et de moindre envergure, la plus petite ne mesurant que dix cm. Outre les navires sont aussi représentés des gazelles, du bétail et des fleurs.
Qui a réalisé ces gravures ? Pour le moment, l’équipe archéologique considère probable que de multiples personnes ont réalisé ces panneaux sur une courte période de temps. Il est encore impossible d’affirmer qu’elles aient pu participer à la cérémonie funéraire de Sésostris III, qu’elles soient entrées ensuite pour des réunions régulières ou un événement ponctuel, ou qu’elles soient entrées par effraction.
Selon Josef Wegner, le responsable des fouilles, l’édifice découvert aurait abrité un véritable navire en bois, dont seules quelques planches ont été retrouvées (9 planches dont 2 sont certainement en cèdre). Les anciens Egyptiens considéraient en effet que la barque solaire, liée au culte du dieu Rê, devait transporter le corps du souverain dans l’au-delà. La pratique d’enterrer des navires près des tombes pharaoniques était ainsi très fréquente dans l’Ancien Empire.
L’accumulation de 145 poteries traditionnellement appelées « jarres à bière », enterrées face à l’entrée, le goulot de la plus grande partie tourné vers la porte ne présente pas de signification habituelle. Elles pouvaient en fait contenir toute sorte de liquides pour leur transport et leur stockage.
Un parallèle pourrait être fait avec une construction similaire à Dahshour, toujours elle aussi de Sésostris III et découverte en 1895.
Bibliographie :
